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L’économie américaine croît 50% plus vite que celle de l’Union européenne


Depuis presque 30 ans, les élites européistes disent aux Français (et aux autres Européens) que nous avons besoin de fondre nos Etats-nations dans le moule européen pour concurrencer les USA. Seule un Etat fédéral européen, nous disent-ils, est capable de faire contre-poids à Washington.

Laissons, pour un instant, de côté le fait que l’UE est, en réalité, une invention américaine et un outil clé de domination américaine sur l’Europe. Posons-nous la question : l’UE est-elle même capable de concurrencer les USA ?

It’s the economy, stupid! (C’est l’économie, tu connard!)

-Bill Clinton

Les faits avérés démontrent que non. Surtout sur le plan économique. Si l’UE (même avant son élargissement en 2004) avait été un Etat des USA, elle compterait parmi les Etats fédéraux les plus pauvres.

Pire encore, chaque année de ces 10 dernières années, l’économie américaine a enregistré une croissance égale ou (le plus souvent) supérieure à la croissance moyenne de l’Union européenne, et en particulière des économies la zone euro, comme le démontre le graphe ci-dessous (crédit : Szymon Ziemba) :

Sur le graphe ci-dessus, la ligne rouge représente la croissance du PIB de l’UE, et la ligne bleue la croissance du PIB américain. La ligne orange correspond à l’économie chinoise.

La seule des dix dernières années où l’UE a connu une croissance économique plus forte que l’Amérique était 2016… la dernière année de la présidence de Barack Obama.

Le plus récemment, au premier trimestre, l’économie outre-Atlantique a enregistré une croissance encore plus spectaculaire, de l’ordre de 3,2% ! En même temps, le rythme de croissance en Europe, et notamment en France et en Allemagne, a nettement ralenti.

C’est maintenant officiel: l’Europe est la lanterne rouge de la croissance mondiale. Au lieu de rattraper les Etats-Unis, elle est de plus en plus derrière ; l’écart en faveur de Washington continue à se creuser. Pourquoi ?

En examinons ensemble les raisons principales.

 

La fiscalité : trop d’impôt tue l’impôt… ainsi que la croissance et l’emploi

La première cause est évidemment la fiscalité.

Cela ne plaira pas à beaucoup de Français (et d’autres Européens), mais il faut le dire : le libéralisme économique est indiscutablement supérieur à l’Etatisme. Une fiscalité oppressive est très nocive à l’entrepreneuriat et, en fait, à toute activité économique (achats, investissements…). Et donc à la croissance du PIB et à l’emploi.

Alors que la France reste (ex aequo avec la Belgique) la championne de l’OCDE de la fiscalité, et d’autres pays européens augmentent aussi les impôts, Donald Trump et le Congrès précédent (dominé par les Républicains) les ont abaissé outre-Atlantique.

Le résultat est un énorme coup de pouce à l’économie américaine à partir de 2017, avec une croissance de 2,3% en 2017, 2,9% en 2018 et, rappellons-le, 3,2% en premier trimestre de 2019. (En 2016, la dernière année de la présidence d’Obama, elle en était de 1,5% à peine !)

En même temps, la croissance du PIB de l’UE a ralenti de 2,4% en 2017 à 1,9% à peine en 2018. Elle sera probablement encore plus molle en 2019, car l’économie allemande, la plus grande de l’UE, est en récession.

Mais le Président Trump n’a suivi aucune idéologie ou école économique en particulier. Il a tout simplement suivi du bon sens : ce sont les entrepreneurs, le secteur privé, qui créent de la richesse et des emplois par leur travail.

Et la meilleure façon de stimuler tout cela est de laisser aux citoyens individuels le plus possible de leur propre argent. Autrement dit, de ne pas en confisquer trop. Ce que comprend parfaitement Donald Trump, mais que les élites européennes (ainsi que presque tous les souverainistes français) ignorent complètement.

 

Moins d’aides sociales… et donc d’assistanat

Qu’il soit clair : je ne suis pas contre les aides sociales en tant que telles. Mais là, comme avec tout, il faut connaître une modération. Trop d’aides sociales mène inéluctablement aux fraudes et à la création d’une classe entière d’assistanat : de gens qui vivent d’une façon permanente aux dépenses des autres.

Par exemple, parmi les 6 millions de chômeurs en France, il y en a environ 1 million qui pourraient travailler mais ne le font pas… car ils peuvent vivre encore d’allocations-chômage. Ils ne reprennent le travail que lorsqu’ils épuisent ces allocations.

Comme Emmanuel Macron l’a remarqué, les aides sociales en France sont “un pognon de dingue.” Et ces aides sociales très coûteuses entraînent inéluctablement un niveau d’imposition très élevé.

Une majorité des Français (dont les gilets jaunes) réclame moins d’impôts mais toujours plus de protections sociales. Le problème des Français (et pratiquement tous les autres Européens) est qu’ils ne comprènnent pas la réalité inéluctable que vouloir plus d’aides sociales, c’est réclamer d’être imposé davantage!

Comme l’a dit Margaret Thatcher, l’Etat n’a pas de son propre argent. Il n’y a que l’argent des contribuables (donc de nous tous) à sa disposition :

Si les politiciens vous promettent donc de vous donner X euros, cela veut dire qu’ils vous confisqueront d’abord le même montant ou (le plus souvent) encore plus d’argent.

En revanche, aux Etats-Unis, Donald Trump a nettement réduit les aides sociales pour ceux qui ne veuillent pas travailler et continuera à aller dans ce sens.

La sur-réglementation

La liberté économique est un droit fondamental.

Bien entendu, elle ne saurait s’exercer sans certaines limitations. Certaines réglementations sont nécessaires pour protéger notre santé, nos droits comme salariés, notre nourriture, notre environnement, et nos données privées, comme le démontre le scandal de fuite de données chez Facebook.

Or, ce que nous voyons depuis très longtemps en France et en Europe, c’est une sur-réglementation de tout et de tous ; une réglementation de chaque petit détail de chaque aspect de notre vie. L’UE elle-même produit chaque année des dizaines de pages de nouvelles directives, lois, et autres réglementations. A quoi les Etats-membres ajoutent encore leur propre réglementation.

Cela date, malheureusement, depuis longtemps. En 1966, Georges Pompidou, alors Premier ministre, était furieux lorsqu’il a vu la montagne de décrets à signer que lui avait été présentée. Il a exclamé :

« Mais arrêtez donc d’emmerder les Français ! s’emporte-t-il. Il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays ! On en crève ! Laissez-les vivre un peu et vous verrez que tout ira mieux ! Foutez-leur la paix ! Il faut libérer ce pays ! ».

En effet, il faut libérer ce pays. Ces paroles de Pompidou sont encore plus vraies aujourd’hui qu’en 1966. Il suffit juste un exemple : le Code du Travail, qui compte plus de 1000 pages, alors que celui de la Suisse n’en compte que 70.

Emmanuel Macron les a citées l’année dernière, mais, comme d’habitude, il n’en a rien fait, faute de volonté politique.

Et aux Etats-Unis ? Abrogation systèmatique de réglementations inutiles. Le Président Trump a même mis en place une règle d’or : la création d’une nouvelle réglementation fédérale doit automatiquement entraîner la suppréssion de deux autres.

Le résultat ? Les Américains créent de plus en plus de nouvelles technologies, produits, et services : micro-ordinateurs, micro-chips, engins spatiaux réutilisables, voitures électriques, médicaments, drones et autres robots, de l’intelligence artificielle…

Et nous, les Européens ? Nous ne créons que des nouvelles réglementations, directives, lois, agences, administrations, et niveaux de complexité administrative !

Autrement dit, les Américains font des produits et des services innovants, alors que nous, les Européens, ne créons que de la paperasse inutile.

Qui peut donc s’étonner que l’Europe est loin derrière les USA, et maintenant aussi la Chine, en termes de nouvelles technologies ?

 

La politique monétaire

Comme j’ai déjà écrit, et comme bon nombre d’économistes ont déjà constaté, l’euro est une monnaie artificielle, un non-sens économique complètement inadapté aux besoins des économies de la zone euro.

L’objectif de cette monnaie n’a jamais été économique, mais purement politique : préparer la mise en place d’un Etat fédéral européen.

Cela est de plus en plus évident, avec pratiquement toutes les économies de la zone euro en ralentissement, y compris maintenant l’Allemagne. Les économies les plus dynamiques de l’Europe sont celles des pays qui n’appartiennent PAS à la zone euro : la Pologne, la Roumanie, la Suède, le Danemark, la Norvège, la Suisse…

L’euro est un tueur de croissance économique. Toute personne qui le nie est un illettré économique ou un menteur éhonté.

Cela est dû aux deux causes :

  • D’abord et surtout, c’est une monnaie artificielle, imposée à 17 économies différentes, ayant besoin d’une politique monétaire différente.
  • Mais aussi parce que le rémède appliqué par la Banque Centrale Européenne (BCE) depuis 2008 – celle de taux d’intérêt directeurs à 0% – ne peut être qu’un placebo, et pas une solution à long terme. Or, les taux directeurs de la BCE restent à 0%, ou à ses environs, depuis 2008, c’est-à-dire depuis 2019 ! Pire encore, depuis 2008, la BCE ne cesse d’imprimer de l’argent “vide”, dans le cadre de sa politique de “Quantitative Easing”.

Une telle politique a du sens seulement à court terme, comme solution immédiate du type “placebo” au pire moment d’une crise économique profonde (telle que celle de 2008). Elle est complètement dénuée de sens à long terme.

Pour comprendre cela, imaginez-vous que vous allez manger des bonbons (ou du chocolat). A court terme, ça plait, c’est délicieux… mais à long terme, ça nuit à vos dents.

Et outre-Atlantique ?

Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche et de Jerome Powell à la tête de la Federal Reserve, les taux directeurs de la Fed ont été relevés, le “Quantitative Easing” a été terminée, et un septième de l’argent “vide” imprimé pendant la présidence Obama a été retiré de la circulation. Le dollar s’est ainsi nettement renforcé contre l’euro.

Le chef de la Fed, M. Powell, voudrait relever encore plus les taux directeurs, mais Trump l’a découragé, pour l’instant, de le faire. Les taux directeurs actuels, entre 2% et 2,5%, sont déjà assez élevés.

Et OUI, c’est BON pour l’économie américaine ! Pourquoi ? Car cela attire beaucoup d’investisseurs.

Réfléchissez-vous vous-même : ou vaut-il mieux d’investir ? Là où les taux d’intérêt sont de 0% (alors que l’inflation est à 2,3%), les réglementations restreignent votre liberté, et le fisc va, en tout cas, confisquer la plupart de vos revenus ?

Ou dans un pays où les impôts ont été durablement abaissés, vous jouissez d’une liberté économique assez large, et les taux d’intérêt sont de 2%-2,5% ?

Quel investissement serait plus rentable, selon vous ?

Conclusions

Comme l’a dit en 1987, à Berlin, le Président américain d’alors, Ronald Reagan : “freedom is the victor” (“la liberté est le vainqueur.”) Un système économique libéral l’emportera toujours sur tout système dirigiste.

Et cela pour une raison simple : aucun groupe de politiciens, de fonctionnaires ou de commissaires n’est compétent pour gérer une économie entière, encore moins 28 économies complètement différentes !

Il est clair que les élites européistes, obsédés par la centralisation du pouvoir à Bruxelles et par la réglementation de tout, ont fait de l’Europe (et surtout de la zone euro) la lanterne rouge de la croissance mondiale. Il n’y a pratiquement aucune chance que l’UE puisse maintenant rattraper les Etats-Unis…

… au moins que cette première soit radicalement décentralisée et les économies de ses pays membres soient profondement libéralisées.

Il incombe donc aux Européens de voter, à chaque élection, pour des politiciens qui le feront et qui comprennent les vraies causes de la stagnation économique de l’Europe.